Les bourdons : comment les reconnaître et à quoi servent-ils ?

Tout le monde connaît le bourdon, ce robuste insecte volant doté d’une pilosité généreuse. Il s’apparente à l’abeille productrice de miel, faisant partie de la même famille des apidés. Ceci dit, on le reconnaît facilement par sa taille plus imposante pouvant varier en moyenne entre 0,7 et 2,5 cm. Il se distingue également grâce à sa couleur noir et jaune, parfois orange, et à son abondance de poils. Pollinisateur invétéré, il occupe une place primordiale dans notre écosystème, c’est pourquoi il est important de ne pas détruire les nids. Il existe de nombreuses variétés de bourdons, qui ont toutes une chose en commun : le bruyant volatile ne s’éloigne jamais trop de son habitat naturel !

Les caractéristiques physiques et les différents types de bourdons

À l’instar des abeilles ou des guêpes, les bourdons vivent en société organisée. Trois castes bien distinctes différencient les individus au sein du nid :

  • La reine, pouvant mesurer jusqu’à 3,2 cm de long, est la plus corpulente ;
  • Les ouvrières possèdent des mensurations qui varient entre 0,7 et 1,8 cm ;
  • Les bourdons mâles ont une taille allant entre 1 et 1,7 cm.

On reconnaît aisément un bourdon grâce à son corps trapu et bien velu, généralement noir ou roux, traversé par des bandes jaunes. Son abdomen présente dans la majorité des spécimens une extrémité de couleur orange ou blanche.

On peut aussi le différencier de ses parents proches en écoutant lors de son vol son bourdonnement sonore, facilement perceptible.

Lorsqu’il s’est bien nourri de fleurs de jardins, il voltige au ras du sol, ce qui constitue une autre astuce pour l’identifier.

Ces insectes ne sont pas du tout agressifs, les mâles ne possédant pas d’aiguillon, seules les femelles peuvent piquer, uniquement en cas d’auto-défense, ou si elles sentent leur habitat menacé.

Quels sont les différents types de bourdons ?

Il n’existe pas moins de 255 espèces selon le Système d’Information Taxonomique Intégré (SITI), dont les plus répandues sont :

 

  • Les bourdons des prés : bien que leurs nids soient situés principalement sous terre, il leur arrive au printemps d’emménager dans des nids d’oiseaux abandonnés. Ils se distinguent par leurs deux bandes rousses situées à l’arrière du corps et possèdent au moins une ligne jaune ;

 

  • Les bourdons terrestres : nichés dans des galeries ou des nids souterrains, ils sont facilement repérables avec leurs deux bandes blanches à l’extrémité arrière, leur bande jaune sur la tête et celle sur le corps ;

 

  • Les bourdons des champs : préférant l’environnement extérieur pour faire leurs nids, ils se reconnaissent à l’aide de leur imposante bande orange sur la tête et de leurs quatre bandes jaunes sur le corps ;

 

  • Les bourdons des pierres : comme leur nom l’indique, ils s’installent sur des amas de pierres ou dans des failles de murets. Leur corps est de couleur ébène, muni sur l’arrière de plusieurs ceintures orange, voire rouges ;

 

  • Les bourdons des jardins : ils logent un peu partout, sous terre, dans de vieux nids d’oiseaux ou même dans des granges. Ils ressemblent aux bourdons terrestres, la seule différence étant leurs deux bandes orangées situées sur le thorax.

Leur habitat naturel et leur rôle majeur dans notre environnement

La vie au sein du nid

Les dimensions de l’habitat ainsi que les sites de nidification varient suivant les espèces. Strictement végétarien, le vrombissant volatile va naturellement privilégier les endroits offrant de nombreuses fleurs à déguster.

Contrairement aux autres pollinisateurs, les bourdons ne souffrent pas des températures fraîches et peuvent résister à partir de 5 °C.

Leur période de vie s’étend du printemps à la fin de l’été. L’arrivée du froid de l’hiver est mortelle pour l’ensemble de la colonie, seule la jeune reine fécondée survit pour perpétuer le cycle.

 

Elle sort dès l’arrivée du printemps pour explorer l’environnement à la recherche d’un nouveau logement. Une fois installée dans le nid, elle fabrique deux petites cavités de cire : l’une d’elles servira à abriter les œufs, tandis que l’autre sera remplie de doux nectar en guise de réserve de nourriture.

La production du miel est minime, elle est destinée à approvisionner uniquement la ruche. 
Après leur éclosion, les jeunes larves profitent du garde-manger. Rassasiées, elles peuvent ensuite construire leur propre cocon et entamer leur métamorphose en nymphe, puis en ouvrières adultes qui aideront la reine à s’occuper des nouveaux venus.

La reine, elle, ne s’arrête ni de pondre ni de fabriquer des cellules qui abriteront chacune trois ou quatre œufs, donnant vie à des ouvrières.

Peu avant l’arrivée de l’automne, la reine donne vie à des femelles fertiles et à des mâles afin d’assurer la naissance de la prochaine génération. Ceux-ci s’accoupleront à l’âge adulte pour produire de nouvelles souveraines.

L’importance du bourdon dans l’écosystème

D’après les statistiques de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), 3 espèces de bourdons font partie des 5 plus grands pollinisateurs d’Europe.

Ces insectes jouent un rôle essentiel dans la fécondation de nombreuses variétés végétales, notamment dans les régions les plus fraîches. En effet, leur pilosité naturelle leur permet de transporter un maximum de pollen qui sera disséminé sur les innombrables fleurs butinées.

Grâce à leur capacité physique hors norme, les bourdons ont un rendement deux fois plus efficace que les abeilles et peuvent travailler 4 h de plus au quotidien !

Leur influence sur la pollinisation des arbres fruitiers et des légumineuses est majeure, installer une ruche dans votre jardin est une bonne initiative pour augmenter vos récoltes. De plus, vous contribuez ainsi à la préservation de l’espèce, capitale pour notre biodiversité !

Le saviez-vous : Défiant les lois de la physique, le vol des bourdons est resté pendant longtemps un véritable mystère pour l’homme ! En effet, le poids de leur corps combiné à la petite surface de leurs ailes sont censés les empêcher de s’élever dans les airs, selon les études effectuées en aérodynamique. Reste à savoir comment ces petites ailes peuvent produire assez d’énergie pour maintenir l’insecte dans les airs. En résumé, leur battement extrêmement rapide génère des petits tourbillons d’air, ou vortex, entrainant une portance bien plus importante à petite échelle que celle que l’homme connaît.

Un nid de guêpe à détruire ?